HOMOPHOBIE À L’ÉDUCATION NATIONALE

Certains d’entre vous ont pu lire sur diverses pages Facebook le poste d’Hélène que nous avons partagé concernant un instituteur victime d’homophobie sur son lieu de travail (Voir l'article). Nous avons également pu voir dans les commentaires sur certaines pages que certains doutaient de la véracité des faits car Hélène était restée dans le flou sur les lieux et l’identité de la victime à la demande de l'intéressé.

Nous avons pu entrer en contact avec lui. Il nous a confirmé souhaiter garder l’anonymat pour le moment car il craint des représailles de sa hiérarchie vu qu’il n’est épaulé ni soutenu par aucune association, syndicat ou média à cette heure et il nous a transmis divers documents par courrier pour justifier les faits que nous confirmons sur base des documents reçus. Pour respecter son choix; nous le nommerons donc « Mitch » ci-dessous.

En janvier 2014, son compagnon plaque Mitch, mettant un terme à leur relation de 11 mois. Par la suite, de tempérament agressif et sachant son supérieur homophobe, l’ex-compagnon avertit le directeur de l’école primaire où enseigne Mitch depuis 2008 que celui-ci est gay. Les conditions de travail de Mitch se sont dès lors vite dégradées. Son ex compagnon a par la suite avertit l’inspecteur de circonscription qui a ensuite effectué une « inspection surprise » et lui a fait un rapport négatif en décembre 2014 alors qu’il lui avait fait un bon rapport en 2013 (alors qu’il n’avait pas connaissance de son orientation sexuelle), allant jusqu’à lui déconseiller de se retrouver seul dans la classe avec un élève ! Que voulait-il sous-entendre ? Cela nous fait penser directement à l’amalgame fait par une certaine association au drapeau rose avec quatre personnages blancs, devenue parti politique, qui confond trop souvent homosexualité et pédophilie et a mis cet amalgame en mémoire de beaucoup trop de monde !

(Sauf qu’on ne l’a pas entendue dans les affaires de pédophilie du diocèse de Lyon...)

Au final, Mitch sera amené à se mettre en arrêt maladie à la suite de ce harcèlement moral discriminatoire en raison de son orientation sexuelle et contraire à la loi n°83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires, entre autres.

Les médecins experts, craignaient également que son homosexualité soit confondue, comme ben souvent, avec la pédophilie (bien qu'aucune étude scientifique ne conclut à un lien entre homosexualité et pédophilie). Plutôt que de tendre pour une "inaptabilité contraire", l'expertise conclut plutôt à une "maladie contraire" au service. Parlent-ils de son homosexualité ou de la dépression résultant du harcèlement ?

Au final, les expertises ont mené l’académie dont il dépend à le déclarer, en décembre 2015, inapte aux fonctions de professeur des écoles, et lui suggérer une reconversion professionnelle ou un reclassement alors que la discrimination par sa hiérarchie est mentionnée plusieurs fois dans le dossier. À croire que Mitch serait le seul homosexuel professeur des écoles !...

Parallèlement, Mitch a déposé plainte contre le directeur et l’inspecteur. Il a également contacté SOS Homophobie et son syndicat (syndicat de la fonction publique spécialisé pour l’enseignement). Celui-ci lui a permis de consulter un avocat mais ne la pas soutenu pour aller au tribunal. Quant à SOS Homophobie, ils ont écrit un courrier, resté sans réponse, à l’inspecteur d’académie. C'est tout. Et depuis, plus de nouvelles malgré les diverses tentatives de Mitch pour reprendre contact avec eux.

Mitch a également contacté la presse locale qui lui avait promis un article qui n’a jamais été publié…

Affiche du Ministère de l'Éducation Nationale

Pourquoi ce silence ? L’Éducation Nationale fait-elle si peur à ces organismes et associations ? Pourtant elle fait des campagnes contre l’homophobie entre et envers les élèves. Est-ce pour épater la galerie ? Qu’en est-il du personnel ? Est-il aussi protégé contre l'homophobie et le harcèlement comme la loi le prévoit ? Faudra-t-il monter jusqu’au ministère pour que les choses bougent enfin ?

Depuis, Mitch est toujours en arrêt de travail et a besoin de notre soutien, de votre soutien ! D’autant que son ex continue à publier des articles diffamatoires sur Facebook à son propos.

Nous ne sommes pas spécialisés dans les procédures judiciaires en matière de la lutte contre l’homophobie puisque nous sommes un collectif d’entraide et de solidarité tandis que d’autres le font déjà très bien. Dès lors, nous en appelons aux associations spécifiques telles que STOP Homophobie, l’Association MOUSSE, compétentes en la matière, et toutes les autres associations LGBT ainsi qu’aux médias tels que Têtu, Garçon Magasine, Gayvox ou le Huffington Post, entre autres, de relayer cette information pour briser l’omerta et soutenir Mitch en diffusant cette affaire et en lui apportant leur soutien.

Nous les mettrons en contact avec lui sur simple demande pour plus de détails s’ils veulent le soutenir dans ses démarches pour faire valoir ses droits et pour diffuser son histoire comme nous le faisons aujourd’hui.

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